Comprendre les relations entre la nutrition, la santé et les comportements des consommateurs était le but de l’étude Nutrinet-Santé menée par l’INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale). Un des volets de cette étude, conduit par Denis Lairon, directeur de recherche à l’INSERM, visait à connaître le profil des consommateurs de produits biologiques. Dans ce cadre, l’attitude et la fréquence de consommation de 18 produits issus de l’agriculture biologique ont été évalués chez plus de 54 000 adultes.
L’étude a permis de classer les consommateurs en trois catégories : les non-consommateurs de produits bio (35% du panel d’enquête), les consommateurs occasionnels (51%) et les consommateurs réguliers (14%).
Il en ressort en premier lieu que, chez les consommateurs enquêtés, les produits bio sont perçus comme meilleurs pour la santé (69,9%) et pour l’environnement (83,7%). 51% des enquêtés considèrent tout de même ces produits comme trop chers. Lorsque l’on analyse les résultats dans le détail, il en ressort que les non-consommateurs n’achètent pas de produits bio par manque d’intérêt ou parce que trop chers.
Les consommateurs réguliers de produits bio ont, en outre, un niveau d’éducation plus élevé et sont physiquement plus actifs que les non-consommateurs bio. Ce groupe de consommateurs est essentiellement constitué de personnes à pouvoir d’achat important.
Des choix alimentaires différents
Les choix alimentaires des consommateurs réguliers de produits bio sont différents des non-consommateurs, avec en particulier une plus forte consommation de produits végétaux peu raffinés comme les fruits, les fruits secs, les légumes secs, les céréales complètes, les huiles végétales, etc. Ils consomment également moins de boissons sucrées ou alcoolisées et moins de produits animaux comme la charcuterie (-31%), la viande (-33%) et le lait (-43%). En ce sens, l’alimentation des consommateurs de produits bio parmi les personnes enquêtées s’avère être la plus proche des recommandations du Programme national Nutrition et Santé.
Le régime bio: plus de vitamines, autant de calories
En conséquence de cette alimentation différente, les apports journaliers en vitamines, minéraux, acide gras oméga 3 et fibres sont plus élevés chez les consommateurs réguliers de bio alors que les apports caloriques moyens sont identiques. L’étude conclut également que les consommateurs réguliers de produits bio ont, de par leur alimentation, une moindre probabilité d’être en surpoids (-40%) ou obèses.
Cette étude révèle donc un mode de consommation assez différent entre les consommateurs bio et les non-consommateurs de produits bio ainsi que des caractéristiques sociales différentes. Pour autant, les effets à plus long terme sur le risque ou la protection contre des maladies chroniques ou l’état nutritionnel des consommateurs bio ne peuvent encore trouver de conclusions à ce stade, faute d’études épidémiologiques plus longues et complètes. En suivant des consommateurs sur plusieurs années, Nutrinet pourra apporter davantage de réponses.