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Gouvernement et industrie agro-alimentaire : bataille autour de la nutrition

10/01/2018
Temps de lecture : 3 minutes
Supermarché (Pixabay)

Lorsque l’on sait les liens avérés entre la qualité nutritionnelle des produits et les risques de maladies cardio-vasculaires, de cancers, de diabètes ou d’obésité, on ne peut que se réjouir de l’initiative lancée par les pouvoirs publics à l’automne 2017: le logo Nutri-Score. Ce logo, conçu dans le cadre du Programme National Nutrition Santé, vise à informer les consommateurs sur la qualité nutritionnelle d’un produit. Chaque aliment est ainsi positionné sur une échelle de cinq niveaux allant du A, produit le plus favorable sur le plan nutritionnel, au E, produit le moins favorable. Pour réaliser ce classement, des équipes de recherche de l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale), ont mis au point un score prenant en compte pour 100 grammes de produits :

  • la teneur en éléments favorables au score : teneur en fruits, légumes, légumineuses, oléagineux, teneur en fibre et en protéines ;
  • la teneur en éléments défavorables au score : apport calorique, teneur en sucres, en graisses saturées et en sel.

Mis à part les légumes frais, le poisson et quelques produits particuliers (herbes aromatiques, thés, cafés, levures …), le Nutri-Score peut s’adapter à tous les aliments, en particulier les produits transformés et les boissons (non alcoolisées).

 

Un logo testé et approuvé par la communauté scientifique …

L’adoption de Nutri-Score est le fruit d’un long processus politique commencé en 2014, à la suite d’un rapport remis à Marisol Touraine, alors ministre de la santé. Nutri-score a alors été définitivement choisi après une étude grandeur nature menée dans plus de soixante magasins différents comparant divers systèmes d’informations nutritionnelles. Ce choix a été renforcé par une expertise scientifique nationale et internationale montrant la supériorité de Nutri-Score par rapport à d’autres systèmes d’information, tant sur la perception et la compréhension par les consommateurs des informations fournies que sur leur justesse.

Logo Nutriscore

… Mais rejeté par une partie des industries agro-alimentaires

Trois enseignes de supermarché (Leclerc, Auchan, Intermarché) et plusieurs entreprises agro-alimentaires (McCain, Danone et Fleury-Michon) se sont d’ores et déjà engagées à utiliser Nutri-Score. D’autres font de la résistance, notamment les membres de l’Alliance 7, regroupant des fabricants de céréales pour le petit-déjeuner, de biscuits et de bonbons. Plutôt que d’adopter Nutri-Score, ces derniers, d’après UFC-Que Choisir, s’opposent à ce logo par une stratégie efficace : proposer un logo alternatif. Ils ont pour cela choisi le label NutricCouleurs, déjà adopté entre autres par Nestlé, Coca-Cola, Unilever et d’autres géants mondiaux de l’industrie agro-alimentaire. Sauf que d’après le site d’expertise universitaire The Conversation, NutriCouleurs est bien plus à leur avantage que ne peut l’être Nutri-Score. Les scores d’intérêts nutritionnels des aliments sont, avec cet autre logo, noté selon des portions (et non plus sur 100 grammes fixes), censées représenter la quantité de cet aliment ingérée par jour par une personne. Le problème est que cette notion de portion est par définition très subjective et bien pratique : en la faisant baisser il est facile d’améliorer la note finale attribuée à un produit. Par ailleurs, il est également reproché à ce logo alternatif de donner une note à un aliment en fonction de sa catégorie (sucre, sel, matières grasses …), de sorte qu’un produit avec une faible proportion de sucre sera bien noté dans la catégorie « sucre ». Ce même produit risquerait d’obtenir une note moins favorable avec Nutri-Score, puisque sucré et évalué de manière absolue dans un système qui ne trie pas au préalable les aliments selon leur nature. Ce système de notation alternatif avec des classes d’aliments risque également de fortement complexifier sa lisibilité auprès du grand public. Et généralement, les entreprises soutenant le label alternatif NutriCouleurs sont celles dont la proportion d’aliments mal notés par Nutri-Score est la plus importante…

 

Le juste prix est aussi nutritionnel

Cette bataille autour des labels de nutrition nous donne deux occasions : la première est de nous rappeler les enjeux économiques très importants dans l’agro-industrie, qui conduisent certains de ses acteurs à remettre en cause une stratégie centrale de santé publique mise en place par l’Etat. La seconde est de nous inciter à porter un autre regard sur la valeur de nos aliments et d’intégrer leur richesse nutritionnelle. L’avantage de l’approche Nutri-Score est de permettre aux consommateurs une information plus claire et lisible qu’elle ne l’était jusqu’à présent sur la valeur nutritionnelle des produits et donc de pouvoir encore mieux appréhender leurs qualités réelles.

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Auteur
Mathieu Marguerie
Mathieu Marguerie

Ingénieur agronome spécialisé en productions végétales, je m’intéresse à la diversité de l’agriculture sous toutes ses formes. Je travaille actuellement au développement de l’agriculture biologique.

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Supermarché (Pixabay)
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