De l’agroécologie et la transversalité des agricultures

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Depuis l'avènement de la chimie, de la génétique et du développement du machinisme, la perception du métier d'agriculteur et de l'agriculture a beaucoup évolué. Plusieurs courants de pensées ajoutent aux seuls aspects de production des dimensions économiques, écologiques et sociales. Tour d'horizon de l'un de ces courants, l'agroécologie.

Tour à tour promue comme « LA » solution à la durabilité de notre patrimoine agricole et accusée d’être un moyen pour l’Etat de justifier la mise en place de règles de plus en plus strictes en matière de réglementation, l’agroécologie est aujourd’hui au cœur de nombreux débats qui dépassent largement l’échelle de la parcelle. Le Ministère en a fait son cheval de bataille, prônant en particulier plusieurs grandes orientations en termes de pratiques à la ferme.

Afin de définir les contours sémantiques de cette notion , l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) et la Région Occitanie ont lancé en 2016 le premier dictionnaire de l’agroécologie. Son but ? « Permettre au plus grand nombre d’en comprendre les enjeux et les objectifs ».

Voici comment est définie l’agroécologie dans ce dictionnaire :

L’agroécologie vise à promouvoir des systèmes alimentaires viables respectueux des hommes et de leur environnement. Ces systèmes engagent des modes de productions agricoles et des filières valorisant les potentialités écologiques, économiques et sociales d’un territoire. Leur développement s’appuie sur des approches transdisciplinaires réunissant professionnels du monde agricole, scientifiques, acteurs des mouvements sociaux de l’agroécologie et des politiques publiques.

Cette définition montre la transdisciplinarité des courants de pensées agronomiques actuels. L’agroécologie cherche à faire comprendre aux agriculteurs, mais aussi aux consommateurs, les enjeux des modèles de développement de l’agriculture, où l’agriculteur n’est plus un simple producteur mais plutôt un pourvoyeur de multiples services.

Alimentaires d’une part, car bien que l’industrie nous éloigne parfois de cette réalité, tout ce que nous mangeons provient à la base d’une ferme.

Ecologiques, car la ferme s’inscrit dans un paysage et l’ensemble des actions menées sur ce paysage incombe à l’augmentation (ou la diminution) de la biodiversité, de la qualité du sol, de l’air et de l’eau. Rappelons que dans « paysan », il y a « pays ».

Economiques, car l’agriculture contribue à l’économie des territoires et plus globalement du pays.

Sociaux, car l’agriculteur est à cheval entre plusieurs mondes, celui de la production, qui se passe dans le champ, et celui du consommateur, qui se passe jusque dans l’assiette. Nombre d’entre eux font aujourd’hui le choix de réduire les intermédiaires (notamment la grande distribution) pour se rapprocher des acheteurs et faire en sorte qu’ils reprennent conscience de l’importance de l’alimentation.

Cette approche transdisciplinaire reflète bien la portée que nous souhaitons donner à travers nos articles. L’agriculture est bien à la croisée des enjeux alimentaires, économiques, environnementaux, politiques et sociétaux.